AVIS DE SPECTATEURS

[vc_row row_padding_top= »175″ row_section_id_description= » » row_type_width_description= » » row_padding_right= »0″ row_padding_left= »0″ row_margin_top= »0″ row_margin_bottom= »0″][vc_column width= »2/12″][/vc_column][vc_column width= »8/12″][md_text md_text_title1= »Six avis de spectateurs » md_text_title_description= » » md_text_title_size= »48″ md_text_letter_space= »1″ md_text_hover_letter_space= »1″ md_text_use_title_custom_font= »yes » md_text_title_separator= »no » md_title_bottom_space_description= » » md_text_desc_google_fonts= »font_family:Roboto%3Aregular%2C100%2C100italic%2C300%2C300italic%2Citalic%2C500%2C500italic%2C700%2C700italic%2C900%2C900italic|font_style:400%20regular%3A400%3Anormal » align= »left » md_text_title_google_fonts= »font_family:Roboto%3Aregular%2C100%2C100italic%2C300%2C300italic%2Citalic%2C500%2C500italic%2C700%2C700italic%2C900%2C900italic|font_style:700%20bold%20regular%3A700%3Anormal »][/md_text][vc_empty_space height= »50″][md_accordion theme_style= »without_border » hover_color= »rgb(102, 102, 102) » accordion_description= » »][md_accordion_tab title= »#1″ icon= »icon-empty »][md_text md_text_title1= » » md_text_title_description= » » md_text_desc_line_height= »30″ md_text_separator_height= »1″ md_text_separator_color= »rgb(0, 0, 0) » md_title_bottom_space_description= » » md_text_content_size= »16″ md_text_use_desc_custom_font= »no »]Je m’attendais à découvrir un homme, j’ai d’abord trouvé un lieu.

 

C’est un lieu précis, délimité par deux lignes qui sont aussi deux flux. L’une, “la route”, est celle du premier acte de pensée qui commence avec les pieds puisque l’enfant de six ans se demande si le monde s’arrête à son tournant, et qu’il lui faut aller voir pour le savoir. L’autre ligne, “la Dordogne”, propose un autre mystère, celui de l’identité, ce qui fait que l’on reste soi-même dans le changement.

 

Et ce n’est certainement pas un hasard si, appliqué sur la toile cirée, Marcel Conche dessine ces lignes bien parallèles pour rappeler un morceau de vie entre les deux.

 

Et ce n’est certainement pas un hasard non plus si Christian Girier filme le moment du dessin, comme il filme le moment de ce lieu qui en appelle un autre.

 

C’est celui de l’enfance, je crois, espace-temps retrouvé où l’on revient après sa vie d’homme, faite de virages et de changements. Là, on philosophe à coup de baguette de coudrier pour tromper l’ennui d’un petit vacher de six ans pris entre la route et la Dordogne.

 

L’une n’a peut-être pas de fin, l’autre est toujours semblable sans jamais être même.

 

Pierre Bourlier[/md_text][/md_accordion_tab][md_accordion_tab title= »#2″ icon= »icon-empty »][md_text md_text_title1= » » md_text_title_description= » » md_text_desc_line_height= »30″ md_text_separator_height= »1″ md_text_separator_color= »rgb(0, 0, 0) » md_title_bottom_space_description= » » md_text_content_size= »16″ md_text_use_desc_custom_font= »no »]Voici une des remarques que j’ai pu entendre à la fin de la séance, lors de la rencontre avec le réalisateur : « M. Girier, vous avez fait le choix de montrer la vie du philosophe Marcel Conche -– ses petites habitudes, ses repas, les balades dans son jardin, au marché, etc. C’est certes sympathique mais il y a très peu de moments où il nous parle de sa philosophie à proprement parler. C’est dommage… ».

 

Ce qui est vraiment dommage selon moi, c’est que ce spectateur soit passé à côté du sens du film.

 

En effet, à travers son observation, ce spectateur établit une distinction forte entre la philosophie et la vie de Marcel Conche, entre sa pensée et son action, comme si elles n’avaient rien à voir l’une avec l’autre : « le film ne parle pas de la philosophie de Marcel Conche [c’est-à-dire de ce qu’il pense], mais de sa vie [c’est-à-dire de ce qu’il fait] ». D’un côté la philosophie, de l’autre la vie : la pensée ou l’action, la théorie ou la pratique, l’esprit ou le corps. On retrouve ici une dichotomie traditionnelle en philosophie, encore très prégnante aujourd’hui, notamment dans la façon dont on l’enseigne. Le problème est que cette séparation constitue un réel danger pour la philosophie.

 

L’immense intérêt du film de Christian Girier est précisément de dépasser cette dualité en mettant en lumière le lien essentiel qu’il y a entre la pensée et la vie du philosophe Marcel Conche et, par là, entre la philosophie et la vie de manière générale.

 

Lorsque l’on regarde Marcel Conche vivre, on le voit penser.

 

Christian Girier a réussi le pari difficile de nous donner à voir ce qui est apparemment invisible : la pensée du philosophe. Mais c’est aussi la preuve même que la pensée n’est ni figée ni toute intérieure, séparée de notre corps, de notre sensibilité. « Penser », « Philosopher », c’est être en activité et en contact permanent avec le monde. Marcel Conche est l’incarnation de cette pensée en perpétuel mouvement, ouverte sur l’extérieur : le philosophe observe beaucoup, la nature, les gens…ses yeux roulent, brillent, interrogent. Il marche aussi souvent, le pas tranquille, dans son jardin ou le long de la Dordogne qu’il visite régulièrement et qui est pour lui « comme une amie ». Parfois, il s’arrête et nous fixe – comme sur l’affiche du film – avec ce regard direct, perçant de vérité. On ressent alors un mélange d’excitation et de malaise…sûrement le même sentiment que ressentaient les interlocuteurs de Socrate il y a environ 2500 ans. L’évidence est là, la philosophie nous touche.

 

Comme dirait Boby Lapointe, « Marcel n’est pas ce qu’on appelle un intellectuel ». Je veux dire par là, avec humour, qu’il ne pense pas de manière abstraite, en se détachant de ce qu’il vit et de son environnement. Dans son environnement, la nature est partout, c’est donc spontanément qu’elle constitue un élément essentiel de sa philosophie. « La Nature  «n’est pas un concept, une construction pure de la pensée pour le philosophe. Elle n’est pas un mot. Elle est une réalité vivante dans laquelle il s’inscrit, un terrain d’échanges et d’expériences à partir duquel il construit sa philosophie. Dès son plus jeune âge, à 6 ans, il se demande si le bout du sentier qu’il aperçoit indique non seulement la fin de ce sentier mais aussi la fin du monde : « Est-ce que le monde se termine au bout ? Sinon où se termine-t-il ? ».

 

Pour moi, Marcel Conche est moins un philosophe de la nature qu’un philosophe dans la nature.

 

En suivant le fil de la pensée du philosophe au fil de l’eau, on redécouvre ce qu’il y a d’extraordinaire dans le rapport qu’entretien l’homme avec la nature : pour lui, elle est à la fois imperceptible et inatteignable – principe métaphysique elle englobe la terre, l’univers, et au delà –, et à la fois visible, sensible, à sa portée – elle est un fleuve, une fleur ou un fruit… Par exemple la figue du jardin de Marcel Conche, qu’il cueille et goûte avec délice en songeant à « ce fameux Démocrite ».

 

Finalement, la philosophie et sa quête de vérité est un peu comme la nature : infinie, inatteignable, et en même temps accessible, par tous et de nombreuses manières différentes. La philosophie, comme la nature, est une richesse commune à tous les hommes.

 

Un grand Merci à vous pour ce film, Monsieur Conche et Monsieur Girier. J’ai beaucoup apprécié la simplicité avec laquelle vous nous montrez l’évidence de ce lien entre la philosophie et la vie, et la stimulation permanente qu’il constitue. Plus encore, cela m’a redonné espoir en la philosophie. Car mes études à l’université m’en avaient éloignée, et de nombreux jeunes philosophes comme moi, de France ou d’ailleurs, pour les mêmes raisons…

 

En effet, la manière dont on enseigne la philosophie dans de nombreuses universités aujourd’hui nous semble détachée de la vie : du mouvement et de l’action, du monde réel et sensible, d’un accès libre pour tous.

 

Tout d’abord, elle est une discipline figée : on apprend davantage « la philosophie » qu’on apprend « à philosopher ».

 

Enseigner les théories philosophiques n’est pas un problème en soi – au contraire c’est essentiel – mais c’est la manière dont elles sont envisagées et enseignées qui pose problème. En effet, l’autorité et l’aspect « sacré  «qui sont conférés aux textes fondateurs empêche l’apprentissage de la recherche et de la construction d’une pensée critique. L’histoire de la philosophie devient une finalité en soi, un modèle auquel nous devons nous conformer et non pas un outil où puiser pour développer notre propre pensée.

 

Or qu’est-ce qu’un philosophe qui ne sait pas penser par lui-même ? Qu’est-ce que la philosophie sans la pratique de philosopher ?

 

Ensuite, elle est une discipline très théorique : on apprend à définir des mots, à manier des concepts, à construire des systèmes parfaits. Finalement, on élabore une pensée à partir d’une « idée  «du monde sans vraiment faire le lien avec le monde concret. Pas d’expériences, pas de cas pratiques…l’enseignement actuel de la philosophie est en grande partie déconnecté du réel.

 

Or qu’est-ce qu’un philosophe qui ne pense pas son environnement ? Qu’est-ce que la philosophie si elle ne peut pas nous éclairer dans notre appréhension du réel, du monde dans lequel nous vivons ?

 

Enfin, elle est élitiste. En rendant cette discipline de plus en en plus érudite et abstraite, on réduit son accès de manière considérable. Pour pratiquer la philosophie à l’université et être reconnu « philosophe  «par l’institution, il faut surtout : connaître toute l’histoire de la philosophie, les citations des philosophes par cœur, avoir une méthodologie mécanique et infaillible, savoir manier la langue et en particulier l’écriture parfaitement, etc. L’agrégation est un des exemples les plus prégnants de cette approche de la philosophie.

 

Or qu’est-ce qu’un philosophe qui « sait qu’il sait » ? Qu’est-ce que la philosophie si elle se réduit à une acquisition de savoirs ?

 

Qu’est-ce que la philosophie s’il n’y a plus assez d’hommes et de femmes pour la pratiquer ?

 

Je pense que cet enseignement de la philosophie constitue un réel danger pour sa pratique et que, à moins de se réveiller sérieusement, il conduit doucement mais sûrement la philosophie vers sa mort… Aussi, j’ai pris ce film comme un plaidoyer pour que la philosophie continue de vivre.

 

Juliette Didier Champagne[/md_text][/md_accordion_tab][md_accordion_tab title= »#3″ icon= »icon-empty »][md_text md_text_title1= » » md_text_title_description= » » md_text_desc_line_height= »30″ md_text_separator_height= »1″ md_text_separator_color= »rgb(0, 0, 0) » md_title_bottom_space_description= » » md_text_content_size= »16″ md_text_use_desc_custom_font= »no »]J’ai beaucoup aimé ce film parce que je le trouve véridique et humain. Et que ce Marcel Conche est un homme extraordinaire, car à la fois authentique et rigoureux dans sa recherche…

 

En même temps, il se dégage de lui une humanité, une fraîcheur… Il a gardé son sens de l’émerveillement, il a gardé le lien avec la nature dont, que nous le voulions ou pas, nous faisons partie.

 

Il a su nous faire sentir cela. Ce ressenti vis-à-vis de notre place dans la nature et l’univers. Ce n’est pas par gentillesse, ce n’est pas enfantin. Au contraire, c’est très élevé. C’est une forme de spiritualité, au sens d’être relié à l’univers, pas seulement sur le plan physique. Il n’est pas figé dans le rationnel. Mais il a le sentiment qu’il y a quelque chose qui dépasse le rationnel.

 

En même temps, j’ai beaucoup aimé le rythme du film, qui oscille entre le discours philosophique et les entrées dans la nature. Il n’y a pas de lassitude, même si le discours est philosophique. J’ai eu l’impression d’être avec M. Conche car on partageait sa vie quotidienne.

 

Annie Garnier[/md_text][/md_accordion_tab][md_accordion_tab title= »#4″ icon= »icon-empty »][md_text md_text_title1= » » md_text_title_description= » » md_text_desc_line_height= »30″ md_text_separator_height= »1″ md_text_separator_color= »rgb(0, 0, 0) » md_title_bottom_space_description= » » md_text_content_size= »16″ md_text_use_desc_custom_font= »no »]Bonjour,

 

Je me permets ce petit message, confirmée par une seconde vision en DVD des impressions que m’a données au Saint-André votre beau film sur Marcel Conche.

 

En réalité, votre démarche me retient bien plus que Conche que je considère avant tout comme un très grand traducteur même si l’identité qu’il revendique entre penser et vivre me semble le fond même de toute philosophie authentique. Bien sûr Marcel Conche est un personnage extrêmement attachant – même si également très critiquable – mais en partie aussi par son très grand âge qui lui donne cette bonhomie sereine, distanciée et facétieuse que l’on trouve chez nombre de vieilles personnes ; bien sûr l’humble banalité de sa vie visible laisse à deviner la dimension de profondeur invisible à quoi il se dévoue et qui affleure dans certaines de ses paroles.

 

Mais que vous ayez voulu filmer “l’impalpable”, comme vous dîtes, de la pensée, cette finalité quasi impossible que vous assignez au cinéma est ce qui m’intéresse le plus dans le film. Car ce faisant, vous vous placez dans la même position que le penseur cherchant à atteindre la Nature qu’il pose au principe de toutes ses manifestations naturées (pour parler comme Spinoza), tendant à rejoindre la source recélée au sein de l’Ouvert qu’elle fait éclore.

 

En ce sens, c’est un merveilleux hommage qu vous rendez à notre héraclitéen corrézien, en redoublant par le geste cinématographique l’objet même visé par ce geste ; vous montrez la pensée en acte dans la vie, aux antipodes d’un entretien radiophonique filmé et de son abstraction comme de la sommation à l’explication à quoi ce genre assigne. Vous laissez se révéler autant que se dissimuler le penseur et son penser, épousant la même attitude à son égard qu’il a lui-même à l’égard de la Nature.

 

Un des spectateurs, le jour où j’étais venue, évoquait le film sur Les derniers jours d’Emmanuel Kant ; certes, mais je songeais plutôt à cet éblouissant documentaire réalisé par Philip Gröning filmant les moines de la Grande Chartreuse, Le grand silence : montrer l’impossible à voir n’appartenant pas à la dimension visuelle, et faire de l’image un signe vers ce qui lui demeure radicalement étranger, autre ; cet idéal qui a porté la tradition picturale rapproche votre film de la peinture, c’est-à-dire de l’art, bien plus que les très belles images que l’on y voit. Merci donc pour cette réalisation.

 

Bien cordialement,

 

Claude Molzino

 

(j’ai cette année la joie d’avoir une classe de terminale L formidable, je leur montrerai le film !)[/md_text][/md_accordion_tab][md_accordion_tab title= »#5″ icon= »icon-empty »][md_text md_text_title1= » » md_text_title_description= » » md_text_desc_line_height= »30″ md_text_separator_height= »1″ md_text_separator_color= »rgb(0, 0, 0) » md_title_bottom_space_description= » » md_text_content_size= »16″ md_text_use_desc_custom_font= »no »]Bonjour Monsieur,

 

Tout d’abord merci pour ce film, réussi sur le plan cinématographique, humain et philosophique.

 

Telle une promenade, votre film parle de philosophie, d’un philosophe et d’un homme, dans son intimité de vie et de pensée. Un travail difficile que de donner à voir un homme et une pensée, dans son environnement. Votre pari est plus que remporté.

 

On resterait encore longtemps devant l’écran à poursuivre ce dialogue filmé avec Marcel Conche.

 

Pour entretenir une correspondance avec Monsieur Conche, je retrouve ce qui pointait déjà dans ses écrits, son côté délicatement malicieux. Vous n’êtes tombé ni dans le saupoudrage ni dans le portrait lisse des documentaires institutionnels de certains de nos intellectuels. Bravo, c’était un plaisir !

 

Bien à vous,

 

Stéphane Breton[/md_text][/md_accordion_tab][md_accordion_tab title= »#6″ icon= »icon-empty »][md_imagebox_full imagebox_title= » » imagebox_description= » » imagebox_text_height= »1000″ imagebox_alignment= »center » imagebox_overlay= »no » imagebox_button= »no » imagebox_description_control= » » imagebox_background= »65″][/md_accordion_tab][/md_accordion][/vc_column][/vc_row]